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THE LAST TIME

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    PERSONA
  • il y a 2 jours
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 21 heures

©Anne Marzeliere
©Anne Marzeliere

C’EST UN FAIT AVÉRÉ : ON DOIT L’UN DES GRANDS DISQUES DE LA RENTRÉE AUX PREMIERS PAS VINYLIQUES D’UNE FORMATION VENDÉENNE HAUTEMENT INFLAMMABLE - IDÉAL POUR S'EXTRAIRE DE LA TORPEUR ESTIVALE.


La chose est parait-il entendue : le rock and roll serait mort depuis belle lurette. Selon certains exégètes, son trépas remonterait à 1958 lorsqu’un certain Elvis Presley partit en Allemagne effectuer son service militaire. Peu nous chaut à vrai dire car, de T.Rex au Jon Spencer Blues Explosion en passant par The Cramps, The Fleshtones, et – plus près de nous – Dogs, Dynamite Shakers ou encore Howlin’ Jaws, de plus ou moins jeunes excités viennent régulièrement lui faire du bouche-à-bouche et le réanimer.

Il en va ainsi de The Last Time, joyeux quinquagénaires férus d’électricité d’obédience Power Pop, menés par l’élégant Popincourt – dont les lecteurs de Persona n’ignorent rien de l’épatante carrière en solitaire - et qui s’en donnent à cœur joie depuis 25 ans. Ces gens prennent manifestement leur temps et ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils se décident enfin à publier un disque– un formidable ep éponyme au format 10’’ au teint jaune mais à l’énergie digne de frétillants vingtenaires.


" Nous avons en effet commencé le groupe il y a plus de 25 ans à l'Île d'Yeu confirme Olivier Popincourt, avec à l'époque un autre guitariste rythmique. Nous nous retrouvions exclusivement durant l'été : deux ou trois répétitions et hop - un concert ! Le répertoire était – c’est toujours le cas - principalement composé de reprises de groupes 60’s - The Kinks, The Who, The Yardbirds...- ou Punk - The Undertones, Buzzcocks, The Stranglers... Avec le temps, nous avons pris de l'assurance et avons eu envie d'enregistrer, afin d'avoir un disque qui ferait office de souvenir pour nos vieux jours et pourrait également faciliter la recherche de concerts en dehors de l'Île. Le format 4 titres nous paraissait idéal pour un coup d'essai - et j'adore le format 25 cm. Au départ nous envisagions d'enregistrer des reprises mais cela nous est vite apparu comme quelque chose d'assez vain. Nous avons donc essayé une première composition, puis avons été convaincu de poursuivre sur cette voie. L'été dernier j'ai donc testé et réarrangé des compositions que je préparais pour un futur album de Popincourt et Pierre, notre bassiste, a proposé une ébauche qui a abouti au premier single sorti - I've seen this movie a hundred times. Nous avions nos quatre titres fin 2024."


Enregistré au légendaire studio Black Box, fondé par Iain Burgess – décédé en 2010 - et Peter Deimel non loin de la vallée de la Loire et qui vit passer des épées telles que Les Thugs, dEUS ou encore The Wedding Present, le premier effort de The Last Time est une bombinette à haute teneur mélodique dans l’admirable lignée de nos Undertones chéris.


"Nous avons choisi ce studio pour au moins deux raisons : forte recommandation de groupes amis comme Les Soucoupes Violentes ou Lux The Band qui ont enregistré là-bas sur du matériel vintage et des bandes analogiques et la situation géographique idéale au barycentre de l'Île d'Yeu - où vit Daniel, notre batteur - Paimpol - Pierre, basse - et Paris - Olivier, guitare rythmique et moi-même. Nous avons pu dormir sur place et être vraiment concentré sur la musique. En 5 jours, nous avons enregistré live, fait quelques re-re - soli de guitare et la voix - puis mixé dans la foulée. Peter Deimel connait son matériel par cœur et il a vite su nous orienter vers le choix des amplis, des micros, de la batterie à utiliser... J'ai réalisé sur place que le premier album d'Anna Calvi - qui m'avait beaucoup impressionné - avait été enregistré là-bas."

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L’un des grands moments de ce disque est certainement She Says She's Lost Her Glow qui n’est pas sans rappeler un Popincourt en version solo.


"La musique de She Says She's Lost Her Glow était effectivement au départ une démo pour un futur album de Popincourt, dans une version bien plus lente. En travaillant sur les compositions du ep, j'ai accéléré le tempo et simplifié à la marge les accords. Le tout a rapidement très bien fonctionné en répétition : nous nous connaissons bien maintenant et une idée peut rapidement prendre forme. J'aime bien la basse qui reprend le motif deTaxman des Beatles - ou duStart de The Jam - quand l'accord passe de majeur en mineur : ce plan n'aurait pas été possible dans une version plus lente ! Ici, le texte fait référence à une histoire vraie : une amie me racontait qu'avec le temps, les hommes ne la regardait plus comme avant, qu'elle avait perdu de sa splendeur... alors que je la trouvais encore tout à fait désirable ! J'ai ensuite poussé l'idée un peu plus loin et on comprend que le chanteur n'ose pas avouer sa flamme... La vidéo propose une autre alternative : la femme est représentée par un mannequin, immobile, sans amour et donc sans vie mais le héros, animé de sa passion, arrive à lui rendre son souffle et son sourire. Très naïf, mais nous sommes dans le domaine de la Pop ! Ce fut un grand plaisir de travailler avec Jérémy Gauci, le réalisateur de ce clip. Il s’agit d’une vidéo scénarisée dans laquelle nous n'apparaissons pas. Pour celle de I’ve Seen This Movie A Hundred Times, il fallait au moins que l'on puisse voir les membres du groupe. Le clip a été tourné en avril aux Balleresses, l’unique boîte de l'Île d'Yeu où nous avons tant trainé ! C'était assez émouvant de s'y retrouver, et évident aussi : un autre clin d'œil à cette île... Le clip a été réalisé par Jean-Paul Loyer, notamment photographe, qui vient également depuis toujours sur l'île en vacances. Il avait déjà réalisé le clip pour A deep sense of happiness sur le deuxième album de Popincourt. Les autres morceaux du disque ont des thèmes similaires, liés à des amours adolescentes, des expériences vécues sur l'île."


L’artwork de ce brûlot a été réalisé par le graphiste Serge Hoffmann et c’est évidemment comme toujours une réussite.


"Serge Hoffmann, guitariste et compositeur principal de French Boutik, a réalisé la plupart des pochettes de mes disques parus sous le nom de Popincourt. Je voulais quelque chose de flashy, Pop Art et le fond jaune nous est apparu comme une évidence : la pochette de l'album des Sex Pistols, une couleur très 77, utilisée par Buzzcocks également. En deux ou trois échanges, il a proposé ce lettrage dans lequel on retrouve des photos de l'excellente photographe Anne Marzeliere. Habitant Rennes, à une heure du studio, elle a pu se joindre à nous pour faire connaissance avec le groupe et assister à une journée entière au studio. Anne a une grande expérience des groupes en session - elle avait notamment suivi la préparation du dernier album de Marquis avec le regretté Franck Darcel. Elle a vite su capter l'esprit du groupe et nous mettre à l’aise : ceci était très nouveau pour nous en tant que groupe."


Le patronyme de ce quartet à l’énergie réjouissante évoquera certainement aux plus mélomanes d’entre vous une célèbre chanson des Rolling Stones.


"Oui - même si nous étions plus sensibles à la version des Who. De plus, et comme nous n’avions aucune idée de la pérennité du groupe, nous pensions que chaque concert serait le dernier : concept ! "


Loin de n’être qu’un side-project pour Olivier Popincourt comme on pourrait le penser de prime abord, The Last Time ne devraient pas en rester là.


"The Last Time est un vrai groupe et nous sommes amis avant tout. Ils m'ont donné confiance à prendre le chant lead, nous nous sommes améliorés ensemble. Nous "sonnons " immédiatement quand nous nous branchons, lors des balances : ce qui est d'un très grand confort, que je n'ai jamais eu en me produisant - rarement - en groupe avec mon projet Popincourt. Nous déciderons ensemble s'il y aura une suite, en fonction notamment des retours que nous recueillerons sur ce premier ep mais je crois que chaque membre reconnait la valeur de travailler sur des compositions et de les jouer. Nous avons déjà quelques esquisses. Nous verrons - pour l'instant l'objectif est la sortie du disque et ce concert Parisien le 21 septembre au Bateau El Alamein. En ce qui concerne mon projet solo, il y a une très belle collaboration à venir dans les 6 mois, et j'ai de quoi travailler sur un album en 2026."


Le rock and roll est peut-être mort mais The Last Time – tout aussi recommandables sur scène – sont en revanche bien vivants. La rentrée promet d’être incandescente.


Mathieu David Blackbird     


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The Last Time (vinyl, CD et digital  Truly Yours records, 2025)

(Sortie le 20 Septembre 2025)







 
 
 

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