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-   EN BONUS // INTERVIEWS  -

SUITE DE L'ENTRETIEN PARU DANS PERSONA N°9

LE BLEU À L'ÂME

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ENKI BILAL

ENTRETIEN Frédéric Lemaître // PHOTO Hannah Assouline

DEUXIÈME VOLET D'UNE NOUVELLE SÉRIE QUI N'A PAS ENCORE CONFIÉ TOUTES SES SURPRISES, BUG PROPULSE ENKI BILAL DANS UNE ANTICIPATION FOLLE À TRAVERS LES MÉANDRES DE L'HOMME ET DE SA MÉMOIRE. LIVRÉE À ELLE-MÊME, L'HUMANITÉ DOIT FAIRE FRONT FACE AUX DONNÉES INFORMATIQUES MONDIALES DISPARUES ET DONT UN SEUL HOMME GARDE L'INFINIE CONNAISSANCE.

Rencontrer Enki Bilal c'est évidemment d'abord et aussi parcourir notre propre mémoire à travers le souvenir de personnages mythiques de la Bande Dessinée : La Femme Piège de La Trilogie Nikopol, Nike Hatzfeld du Cycle du Monstre, ou les questionnements climatiques de la trilogie du Coup de sang. Politique, poétique et pleine d'humour, cette nouvelle fable noire explore l'incertitude de notre futur avec acuité. Et notre futur est déjà là !

 

La reconnaissance faciale, le programme de rajeunissement, le corps humain géré par la machine. Le monde de demain est déjà là.

C'est devenu une réalité, oui. A une époque les gens se faisaient cryogéniser, j'aimerais savoir ce qu'il en reste...

 

Parfois on se demande si vos personnages sont vraiment humains et ils se le demandent aussi. C'est un thème très K. Dickien. Vous avez également réalisé de nombreuses couvertures de romans. N'avez-vous jamais illustré K. Dick ?

Non, ça n'est jamais arrivé, mais je crois que je préfère ne pas l'illustrer et je pense qu'aujourd'hui je n'ai plus envie d'illustrer le texte des autres. Je me considère comme illustrateur de ma propre réflexion. C'est un travail qui m'a procuré beaucoup de plaisir et qui est fondamental dans l'évolution de mon graphisme. Le travail de la couleur je l'ai surtout d'abord expérimenté avec l'illustration, aussi bien pour les revues Galaxie, Fiction puis la collection Mille soleils chez Gallimard jeunesse. C'était un bon laboratoire finalement.

 

Vous ne l'avez jamais rencontré ?

Non. C'était un moteur. On est entré dans le monde qu'il avait dépeint. Et beaucoup de gens ne le comprennent pas encore. On est totalement manipulés par nos écrans portables. Quand on voit le développement de la société chinoise, on voit à quel point on est en train de devenir des numéros.

 

Dans le livre de conversations avec Christophe Ono-dit-Bio, il vous demande s'il existe un Bilal caché qui dessine en marge de son travail officiel. Dans Bug, y a-t-il des sujets que vous vous êtes refusé d'aborder ?

Je ne suis qu'au début donc ça peut arriver oui. La manière dont j'ai traité le Califat est pour le moment épisodique. Je ne m'interdis pas de parler de l'islamisme, mais j'essaie d'avoir un regard positif sur l'ensemble. Nous en parlions, j'ai déjà traité de l'obscurantisme dans Le Sommeil du Monstre, et la réalité est venue assécher mon propos. Je préfère imaginer un islam triomphant de l'islamisme. C'est ce qu'on peut espérer. La marche du monde m'influence énormément, mais est-ce que je vais m'empêcher de parler de certains sujets, je n'en sais rien. Tout ça évolue comme une navigation à vue et en temps réel.

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Bug (Livre 2)

CASTERMAN // 2019.

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Enki Bilal,

Ciels d'orage Conversations

avec Christophe Ono-dit-Bio.

FLAMMARION // 2011.

Retrouvez la première partie de l'interview dans notre revue, en vente ci-contre.

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