©Jehsong Baak
L'un des principaux attraits de LUX réside dans une rencontre entre stabilité et singularité où les tonalités nous transportent par un rock haut en couleur s'échappant des carcans en dessinant les liens intimes de la création. Angela Randall, (chanteuse et parolière d'origine New Yorkaise) et Sylvain Laforge, (guitariste et compositeur Parisien) nous proposent une puissante échappée rock à l'anglo-saxonne dans la passion qui les anime depuis 2014. Rejoints par le batteur Amaury Blanchard et le bassiste Julien Boisseau, ils forment LUX the band, et sortent un nouvel opus de 10 titres, Gravity. Le combo cède donc la place au partage en groupe, et ensemble composent, forment et façonnent une exigence esthétique au flux continu. Ainsi, la musique de LUX the band devient la mise en œuvre dialectique de ces multiples facettes et trouve l’origine d'un nouveau langage musical. Autant de tonalités "Velvet Rock " aux sens libérés que nous ne pouvions qu'admirer et vous faire découvrir par un bel entretien avec Angela et Sylvain.
Comment définiriez-vous l'ADN musical de LUX the band ?
L’ADN musical de LUX the band est forcément lié à nos goûts musicaux et à nos influences, mais comment distinguer la musique qu’on a entendue toute notre vie, quir éside dans notre inconscient et ce que l’on choisit de faire en étant artiste ? C’est peut-être pour cela qu’on aime la description de « Velvet Rock » que nous avons inventé pour décrire notre musique, notre style et notre son. Après un 1er album Super 8 (2017) et une multitude de singles/EP, pourquoi revenir avec un grand format pour ce nouvel opus ?
Nous fonctionnons un peu à l’ancienne peut-être, mais un album nous offre une étendue plus large, faisant figurer des chansons qui montrent les différentes facettes de notre musique. Partir en studio et focaliser uniquement sur la musique est une expérience unique. Et pour l’audience, c’est beaucoup plus riche de découvrir un album que d’écouter une seule chanson. Nous voyons un album comme un « snapshot », qui reflète et préserve un instant dans la vie d’un groupe et qui représente qui nous sommes artistiquement parlant à un moment précis dans le temps.
Cela étant dit, le fonctionnement du marché de la musique favorise actuellement les singles et non pas les albums…
Quel était le point dedépart et le fil conducteur de Gravity ?
Même si nous avons beaucoup de chansons « ready to go », sur Gravity, il y a eu quelques titres qui ont lancé le mouvement « album », notamment A Son of Sam et The Actor. Sur GRAVITY, Sylvain a voulu « grossir le trait » et nous avons voulu aussi donner plus de place à nos deux voix ensemble.
La batterie d’Amaury Blanchard a donné un sensation encore plus « live » sur cet album.
©Jehsong Baak
Comment, où et avec qui est-ce que vous l'avez composé ?
Angela : Dans LUX the band, nous sommes deux pour créer les chansons; Sylvain compose et j’écris les paroles. Toutes nos chansons émergent de deux façons : Sylvain me donne une chanson et j’écris sur sa musique ou j’écris un texte que je donne à Sylvain qui le met en musique.
Nous avons une manière de travailler extrêmement fluide et selon la chanson, je « taille » les paroles autour de sa musique, ajoutant ou enlevant les mots dans un échange facile car nous travaillons dans une totale confiance.
Sur Gravity, il y a les deux cas de figure. La plupart des paroles des chansons ont été écrites à la maison sauf celles de Gravity, Jailor et Around The Sun dont les paroles ont été écrites lors d’un long voyage en train aller-retour Paris/Milan.
Une fois les chansons finies, elles sont ensuite maquettées par Sylvain sur une table 32 pistes sur laquelle il joue toutes les parties (sauf la batterie pour laquelle il utilise une boite à rythme, dans un premier temps). Les maquettes de Gravity ont été ensuite envoyées à notre batteur, Amaury Blanchard, qui a ensuite enregistré une vraie batterie. Le confinement a donné à Sylvain le temps de préparer toutes les maquettes pour ce nouvel album.
Le côté sobre et pourtant riche de vos compositions est un ingrédient important de votre musique. Trouver le juste équilibre n'est pas toujours facile je suppose ?
Une chanson est réussie quand la relation entre la musique et les paroles fonctionne parfaitement. Mais cette recherche n’est ni facile ni difficile. Nous faisons une chanson et c’est dans le résultat que nous voyons si ça marche ou pas. Sylvain dit que, quand il compose, si une idée est oubliée le lendemain cela veut dire qu’elle n’était pas si intéressante que ça. Pour les paroles ça dépend. Si c’est de cet équilibre dont vous parlez, écrire peut venir rapidement et facilement ou avec des forceps. Heureusement, seul le résultat compte.
Tout au long des dix titres de Gravity vous abordez des sujets très contemporains et parfois relativement sombres. Ce sont des sujets qui vous touchent ? Vous êtes inquiets pour notre avenir ?
Sylvain : Les thèmes sont plutôt dans les paroles mais c’est vrai que, même si je ne réfléchis pas avant de commencer à composer, j’aime assez les chansons tristes et les accords mineurs.
Angela : Quand Sylvain me donne la musique, c’est sa musique qui va dicter la direction de la chanson.
Le côté légèrement plus sombre de Gravity (sur Super 8, il y avait aussi des thèmes assez « dark », mais peut-être dans un « package » plus « light ») est peut-être le reflet de ce moment où la réalité de notre existence sur terre, qui n’est pas toujours brillante. Mais une chanson ne dure que quelques minutes et peut aussi être influencée par un état d’âme temporaire. Dans les mots, j’aime explorer différents sujets, sensations, idées, espoirs, histoires – tout est permis mais dans un format très restreint. J’adore ça ! (nous devons tous êtreun petit peu inquiets en ce moment, non ?)
Dans votre univers, entremêlé de rock alternatif mélodieux et d'une puissance onirique addictive, les influences sont nombreuses. Quelles sont celles que vous revendiquez ?
Sylvain : Les influences sont une chose mais dans le processus de composition, je n’y pense jamais. Même si j’aime la musique des années ’60 et ’70 et surtout, le son de cette époque, la musique que je crée est une histoire entre moi et ma guitare.
Angela : J’aime cette même musique et j’admire l’écriture des géants de la musique (Bob Dylan, Joni Mitchell, The Rolling Stones,…) ainsi que les artistes d’aujourd’hui (Kula Shaker ou Madison Cunningham, par exemple, que j’ai découverte récemment et qui a une plume très intelligente, très fine). Américaine, New Yorkaise, moitié anglaise par mes parents, je n’aurai jamais pu échapper à cette musique anglo-saxonne qui est le fond sonore quotidien pour tous les américains et anglais. Mais même si dans LUX the band, les influences multiples peuvent se retrouver ici et là, je lance le défi pour trouver « à qui on ressemble ». C’est super de dire que nous sommes proches de tel ou tel artiste plus connu mais la réalité est que notre particularité réside dans le fait que Sylvain fait une musique très personnelle et mon écriture, comme ma voix, sont également très particulières. Et c’est précisément ce mélange qui fait quelque chose qui reste un peu à part et qui définit notre musique.
Nous commençons une nouvelle année et la fameuse période des vœux. Quel serait votre souhait pour 2023 ?
La paix dans le monde et un poney mais on l’a déjà dit donc on espère aussi faire plus de concerts cette année pour aller à la rencontre d’un nouveau public et surtout voir Gravity voler assez haut pour nous permettre de faire un troisième album.
Votre mot de la fin !
Merci beaucoup pour vos questions car ça se voit que vous avez vraiment écouté l’album. Et merci pour votre intérêt car pour les artistes émergents, les médias sont essentiels pour faire le pont entre notre musique et l’audience que nous n’avons pas encore rencontrée.
Stéphane Perraux
LUX the band Gravity (Laughing Sky Productions) décembre 2022
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