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FEELGOOD’S SPACE INDUSTRY V/S CHRISTOPHE VAN HUFFEL

Dernière mise à jour : 7 févr. 2023



DES BAD LOSERS À BORIS BERGMAN !

Par Max Well


Feelgood, Christophe Van Huffel ?

On ne peut pas dire que Christophe Van Huffel (interview dans Persona #7 hiver 2019) soit un stakhanoviste de la production dès lors qu’il s’agit de ses propres projets. Guitariste et compositeur avec le groupe Tanger dans les 90’s, puis homme-orchestre, ami et producteur durant dix-sept ans aux côtés de Christophe, le parisien exilé dans le Luberon ou il a installé son 7Love Studio est un artisan du son.

Producteur pour de nombreux artistes, son premier et dernier projet perso a été publié en 2011 sous forme d’un maxi EP vinyle, sous le nom de Purity Suprême avec Leslie Winer, icone des 80’s.


Cette fois l’affaire a eu lieu avec un vieux complice : Feelgood. Ancien chanteur des Bad Losers, Feelgood fut manager de Tanger et co-locataire de CVH ! Une amitié de longue date, donc !


L’idée est partie de Girl in uniform, un inédit du groupe glam parisien sur l’album Southern style – 1988 London’s recording publié en 2021 chez Twisted Soul Records. Rappelons que les Bad Losers n’avaient sorti qu’un seul court album en 1986, enregistré avec Dave Goodman, à Londres.

Ce disque rétrospectif constitué du mini-lp de 1986 et de quatre titres exhumés et inédits de 1988, également mis en boite avec l’ingé son des Pistols, complétés de live et de démos, représente donc une sorte d’intégrale pour ceux dont le style, entre Johnny Thunders, les Dolls, Mott The Hopple et les Stones, naviguaient tels des pirates solitaires en pleine période du rock alternatif.


Christophe Van Huffel propose alors une version perso du titre Girl in uniform au moment de la promo de l’album. D’autres en feront également, toutes postées sur la chaine You Tube de Twisted Soul (Tributes Bad Losers).

Sa cover emballe le boss du label et Feelgood se met à composer une suite au titre co-signé avec le guitariste Thierry Jones à l’époque où, blond platine, le chanteur se faisait encore appeler Kenny Silver.

Vous suivez ?



Voilà donc l’occasion pour les comparses de mettre en chantier un projet à la fois commun et personnel.

Christophe Van Huffel produira les deux faces du EP. C’est en cherchant de quoi faire un autre titre qu’il tombe dans ses archives sur un texte inédit de… Boris Bergman ! Rien que ça ! Rapidement validé par l’auteur, qui lui souffle « Vas-y, oui fait en une chanson ».

Feelgood, quant à lui, en parallèle à ses nombreux projets (Disco Sucks, notamment), en profite pour placer Chaotic sky/The Planets dont les paroles sont de Michel Albertini, écrivain et acteur.

Chacun sa face, chacun son univers, pour ce split EP format 30 cm.

Le tout est assorti de trois vidéos et on peut retrouver les images d'un set qui a eu lieu à la Dame de Canton en décembre 2021


Le My girl in uniform de Feelgood’s Space Industry (du nom de son projet solo), en duo avec une chanteuse (Delphine André) sonne très Daniel Darc en moins dark, parlé-chanté franco-anglais. On se croirait un peu chez Saravah dans les 70’s, ça flotte façon « cool attitude » sans être samba-laid back. Quant à Chaotic Sky c’est une odyssée psyché 2.0, entre trip de champignons et early Pink Floyd période Syd Barrett. Une magnifique pop song à la riche instrumentation. Sortez les sofas et les lampes à huile !



Christophe Van Huffel ©Max Well



Alors que Christophe Van Huffel, guitariste (compositeur, producteur, graphiste : il a réalisé la pochette…) qui a croisé le fer avec Alan Vega et failli se faire recruter par Bashung, sonne beaucoup plus electro vintage, avec des machines, des boucles hypnotiques, très Suicide au final. Nul doute que sa « fille en uniforme » doit être en Paco Rabane.


Pour L’infinie elle aime, le titre aux lyrics Boris Bergman, dont on retient à l’écoute « la fille elle aime » ce qui ajoute encore plus de saveur érotique à cette chanson captivante, très peu d’écoutes suffisent pour avoir la tête renversée, embarqué là aussi par une hypnotique boucle où machines, drum, sample d’harmonica, guitares, chœur féminin, deviennent addictifs. Un foutu tube potentiel, vénéneux. Un pur régal !

Une sacrée belle prouesse pour ces premières productions sous son nom, qui augure d’un album à venir prochainement.


Loin de toute mode ou de bricolage marketing, ce split EP, résonne comme un beau projet, un bel objet à découvrir en attendant que ces deux musiciens singuliers peaufinent la suite de leurs aventures respectives.






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