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Comme un paquet de courants d’airs musicaux, un brin voyageur, un brin romantique, entre une pop mélodique et un folk-rock polyrythmique aux sources pleines de sincérité. RALPH OF LONDON aurait pu être un énième groupe du genre et donner dans le conventionnel, sauf que le quatuor mené par Ralph Phillips recherche d’autres horizons dans la ferveur d’un dialogue musical pugnace, ancré dans notre temps pour imposer sa propre vision d’un style marqué par un esprit novateur.
Le voici aujourd’hui matérialisé dans cet EP Yellow Sky Highway qui conjugue cette alliance de complaintes ludiques et de mélodies célestes issues d'un long cheminement. Les sentiers sont désormais plus ouverts, balisés ici et là par une douceur furieuse qui laissent aux émotions plus de latitude, parvenant coup sur coup à créer un univers contrasté à qui rien ne semble pouvoir résister.
Comment a commencé l’aventure de Ralph of London ?
Le groupe Ralph Of London est né, comme son nom l’indique, à Londres en 2016 sous la forme d’un projet solo imaginé par Ralph. Pour emmener le projet plus loin, Ralph s’est aventuré hors de Londres pour trouver une communauté de musiciens. Au fil des rencontres, il s’est retrouvé dans le Nord de la France. Le groupe ainsi formé en 2017 donne vie à la musique de Ralph of London sur scène.
Quelles sont vos principales influences ?
Les compositions de Ralph sont donc nées du courant pop britannique mais se sont transformées et teintées des influences du reste du groupe. Notre son est un mélange de Rock‘n’Roll synthétisé, de polyrythmie d'Afrique de l'Ouest et de Folk anglais, le tout fusionné en chansons pop mélodiques. Nous puisons notre inspiration dans la diversité. Elliott Smith, Sparklehorse, Pulp, Fela Kuti, Cass Mc Combs, Kate Bush, la UK Garage, A Tribe Called Quest, les chants de l’Atlas, Beth Gibbons, Elli et Jacno… Tellement de choses nous inspirent et nous touchent.
Dans cette alchimie idéale à quatre, comment fonctionnez-vous ?
À l’origine, Ralph est arrivé en France avec ses morceaux, il les a enregistrés (quasiment) tout seul. Mais le groupe a évolué naturellement, et tout le monde a été plus impliqué dans les étapes de création. Un peu avant le premier confinement en France, on a sorti l’album The Potato Kingdom (enregistré et produit par Ralph à Longformacus, Écosse) en mars 2020, et, on peut dire que le timing était plutôt mauvais pour une sortie. Ça a été une période tellement troublante qu’elle nous a aussi poussés à nous remettre en question et à évoluer. On a donc composé de nouveaux morceaux (Ralph pour la majorité, et un peu moi-même [Diane]), parce que pour une fois on avait le temps de se consacrer complètement à notre musique. Quand la situation s’est un peu débloquée, on a partagé les morceaux avec Léopold (claviers, chants) et François (batterie, claviers) et on a commencé à les travailler ensemble. On a créé notre propre studio et environnement de travail, et on a finalement enregistré 18 morceaux, dont les 5 morceaux de l’EP Yellow Sky Highway sont extraits.
Pensez-vous que le mélange de vos deux cultures Frenchie et Anglaise est un atout pour votre musique ?
Oui, les cultures sont si proches et si différentes à la fois, et elles sont elles-mêmes un beau mélange de cultures. Notre musique sonne encore très britannique mais avec des accents français. Je suppose qu’inconsciemment on crée un langage musical qui nous est propre.
Pour élaborer cet EP, avez-vous fait un choix esthétique dès le départ ?
Le choix esthétique concerne tous les morceaux que nous avons enregistrés, donc de l’album à venir également. Notre concept est un hybride entre la polyrythmie africaine, la pop, et les lignes de synthés des jeux vidéo des années 80/90, auquel on ajoute plus de voix et d’harmonies vocales également. Ça s’est imposé à nous naturellement au fur et à mesure de la conception et de la création de cet univers musical mais également visuel. Avez-vous souvent, dans vos chansons, un penchant vers l'espoir et l'optimisme. Etes-vous toujours enthousiastes vis-à-vis de l'avenir ?
Nos paroles ne sont pas si optimistes pour être honnêtes, mais les mélodies sont plus douces et porteuses d’espoir. C’est difficile d’être enthousiastes vis-vis de l’avenir en ce moment, dans un climat de guerres constantes, de réchauffement climatique, d’individualisation... Mais il faut être résilient, continuer à aller vers l’autre, renouer avec sa propre nature, et la musique est un bon moyen de faire ça, de se (re)connecter et de créer une communauté.
Quels sont vos projets ?
Nous avons beaucoup de contenus à sortir cette année et l'année suivante : des sessions live, un nouveau clip tout prochainement pour Flowers of Edo, des surprises, des concerts et festivals (les Nuits Secrètes, le 23 juillet prochain notamment). Mais ce dernier EP est également l'introduction de l'univers Yellow Sky Country, l'album qui le suivra certainement début 2023.
A choisir, si vous deviez définir l'évolution de votre musique depuis vos débuts, en un mot lequel serait-il ?
Synchronicité.
Stéphane Perraux
Yellow Sky Highway
(SHIT POP CORPORATION / Inouïe Distribution)
Artwork : Ralph Phillips
Sortie 27 mai 2022
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