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Sarakiniko // Dehors


©Stéphane Perraux

Qu'est-ce que cela fait de se frotter à une envie irrépressible de création en dehors du confort, des certitudes ? Sarakiniko aka Yann Canevet est de ces hommes, de ces artistes, qui écrivent et composent leurs musiques en s'inspirant de leurs rêves pour donner vie à un univers aussi beau que mystérieux. Avec son dernier album Dehors, il prend le parti d'investir, hors d’un local de répétition ou d’une salle de concert, un champ créatif encore plus intérieur. Nous y entendons le silence de la foule, les vibrations des rues, le bruit des grands espaces, l'onirique immensité de la nature, l'instinctive fougue animale et la beauté humaine qui vrombit. De cette approche créative singulière où les formes narratives, musicales, mélodiques se multiplient dans un environnement sonore tourbillonnant d’où rapidement se détache une poésie brumeuse à l’esthétique électrisante pour devenir un vaste monde à découvrir ! Cette ambiance intrigante, en lévitation, crée un curieux lien de proximité, et revêt au final l'air familier d'un indéniable et assez spécifique besoin de partager. Une pop étrangement sauvage qui nous séduit dans sa singularité.



A l’écoute de ton dernier album Dehors, on distingue clairement ton besoin de réinventer ton univers. Tu n'es pas du style a sortir deux fois le même album ?

Chaque album est une nouvelle étape dans mon voyage intérieur. Je ne visite jamais le même lieu mais je n’oublie pas ce qui est derrière moi. Ma musique n’est pas du tourisme passif qu’on peut s’offrir avec quelques billets d’avion low cost pour un shot de dopamine éphémère. Je ne l’envisage pas non plus comme le séjour confortable du vacancier qui chaque année revient dans la même maison, dans les mêmes repères et habitudes. Ma musique est, je pense, une aventure qui explore et fouille de nouveaux territoires. Ce n’est vraiment pas très confortable, mais chaque nouvelle étape est excitante. Je suis toujours surpris par ce que je découvre sur moi-même et sur les potentialités du son.

Ce n’est pas une volonté de se réinventer, on ne se réinvente pas quand on est sur une certaine quête d’authenticité.

On est, on ressent, on évolue et la musique traverse tout cela naturellement.


Dans quelle mesure ton environnement, là où tu résides et ses alentours, influent-ils sur ton travail ?

Je parle souvent de l’impact qu’a le vivant et cette nature qui m’entoure sur ma création. Ça marche pour mes deux albums et pour le troisième ça ne changera pas. Je me rends compte que le lien entre ma musique et le vivant c’est le mouvement. Je n’aime pas parler d’environnement parce que je me sens comme un gros con prétentieux qui regarde la nature comme un objet à part qui l’environne. « Ah les arbres c’est beau », « ah les oiseaux c’est joli ». Ce que je veux c’est exister avec ce vivant, être parmi tout ce mouvement indifférencié.


Quelle importance accordes-tu aux thèmes que tu abordes dans tes chansons et comment se font tes choix ?

La narration vient souvent après la création. L’étape qui me plaît beaucoup va être de prendre les chansons et d'essayer de faire des tracklists pour trouver la cohésion de l’album. Après il y a les textes qui donnent des teintes et des nuances sur l’ensemble. Je n’impose pas une thématique figée. Si je pense que mon album parle de la paternité par exemple, ce n'est peut-être pas l’interprétation des auditeurs.



Comment envisages-tu l'évolution de tes différentes envies musicales ?

J’ai goûté aux textes en français avec l’album Dehors et j’aimerais continuer sur ce chemin avec le troisième album, ou alors peut-être pas du tout.


Tu étais à New York pour le The New Colossus Festival il y a quelques jours. Comment ça s'est passé et qu'est-ce que ça t'a apporté ?

j’ai réfléchis longtemps avant de prendre mes billets car cela faisait 6 ans que je n’avais pas pris l’avion par conscience de la pollution que ça engendre. Et comme plusieurs concerts étaient proposés et que l’équipe du New Colossus acceptait un format solo j’ai pris ça comme une aventure. Arriver avec mon petit ordinateur tout seul, sans cables, sans pédales d’effets, sans médiators, trouver les instruments en pret à New York, jouer là-bas sans filet avec 15 minutes pour connaitre ton nouveau matériel, je voulais voir si j’en étais capable. C’est pour ce genre d’expérience que la musique est bénéfique.


Quelles sont tes prochaines dates ?

Après New-York en mars et Londres en avril, nous serons à la Brasserie Septante-Deux aux Mans le 2 mai, le 3 mai à St-Malo, à la Nouvelle Vague dans le cadre du festival Saint-Malo Rock City.

J’enchainerai sur le format solo le 17 mai à Paris à la Maroquinerie en 1er partie du groupe chinois Wang Wen, le 18 mai à Plessala, juste à côté de chez moi, pour le festival Rural’Art et puis on repart sur Paris avec le groupe au Supersonic le 24 mai en 1ere partie du groupe October Drift, et pour finir le mois de mai, nous serons le 25 à Stuttgart. Ça me fait pas mal de choses à organiser, en plus de la musique. Mais ça va se faire.


Stéphane Perraux



  Dehors (La Maison des Corbeaux ) 13/10/2023





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